Drogue et tentative de suicide

Publié le par Remy Francis

Je suis un ex-toxicomane, j’ai consommé durant 15 ans à peu près toutes les drogues ( douces, chimiques, etc.)  et les derniers 5 ans en consommant des drogues «dures» ( héroïne ( peu ) et par la suite cocaïne en injection ( beaucoup) ). Cela m’entraîna dans une déchéance de plus en plus profonde et une souffrance immense et insoutenable. Je suis issu d’un milieu favorisé de classe moyenne «aisée», élevé depuis l’âge de trois mois par ma grand-mère, femme spirituelle, de grande expérience de la vie, ( une sainte, quoi ! ). Puis après le remariage de ma mère ce fut la séparation de ma grand-mère et une dépression s’ensuivit qui m’amena à l’idée de suicide vers l’âge de 12 ans, et qui m’amena à consommer de la drogue pour la première fois. Dépression et drogue ne faisant pas bon ménage, mon état se détériora jusqu’à la mort de mes grands-parents et après je connus la déchéance totale : itinérance, tentatives de suicide ( dizaines de tentatives en près de deux ans), état dépressif, consommation de drogues «dures», thérapies et rechutes, et autres tentatives de suicide. 

      C’est lors d’une de ces tentatives que je connus ce que j’appelle une "Expérience de rencontre divine"  au cours de laquelle Dieu se manifesta à moi et que ma vie «bascula» complètement et instantanément.

    J’avais fait ma deuxième thérapie et j’avais «rechuté» dans la consommation de drogue (cocaïne en injection) ; je considérait mon état comme sans issue et je n’espérais plus trouver de solution pour me sortir de cette déchéance et de cettesouffrance devenue insupportable. Plusieurs fois je suis tombé à genoux et les bras tendus vers le ciel, j’ai demandé à Dieu de venir me «chercher» afin de me délivrer de ma souffrance. J’avais fait plusieurs tentatives de suicide, certaines étaient plus des appels à l’aide, mais cette fois, je ne croyais plus à aucune aide autre que celle de Dieu. Je me rendis chez un ami ( souffrant de maniaco-dépression avancée et profonde ) qui devait prendre des médicaments très forts (anti-dépresseurs qui à cette époque n’avaient pas la particularité d’être anti-suicide comme aujourd’hui ) et j’avalai ce qui restai de la bouteille de pilules et je bus la moitié d’une bouteille de cognac. On me transporta à l’hôpital après m’avoir trouvé dans un état de semi-conscience. Je perdis conscience durant le transport.

     Tout-à-coup je m’éveillai sur une civière, aux soins intensifs. Cela semblait être le soir car on n’entendait aucun bruit ( ou peu) et pas de va et viens. L’éclairage était baissé et une infirmière se tenait dos à moi et préparait des piluliers sur un comptoir, éclairé par une veilleuse. Je voyais que j’étais relié par des fils à des machines (cardiogramme et autres), j’avais un tube dans la gorge qui me faisait souffrir et qui m’empêchait de fermer la bouche. J’avais terriblement soif et je me suis assis dans mon lit et je demandai à l’infirmière à boire.
Elle ne m’entendait pas, ne me répondait pas ! Je parlai plus fort et même chose, puis elle se retourna et parla à une autre infirmière derrière moi, quelque chose n’ayant pas rapport avec moi. Je croyais qu’elle m’ignorait. Exaspéré, je décidai de me lever pour avoir à boire et descendis de mon lit. J’étais debout, à côté de la civière et en regardant la civière, quelqu’un était couché dedans, MOI !

     Je savais que j’étais sorti de mon corps mais ne voulais pas le croire et je réitérai ma demande à boire en me plaçant tout près de l’infirmière et je lui ai crié « À BOIRE » . Toujours pas de réponse !

     Puis, comme un voile épais et noir, comme une lumière qui s’éteint, ce «noir» s’abattit dans la pièce. À ce moment l’infirmière se retourna et regarda le cardiogramme et dit à quelqu’un «on est en train de le perdre ! »
  Ce fut les dernières paroles que j’eus le temps d’entendre car le «noir» m’enveloppa totalement, me coupant de tout. Je ne voyais rien, n’entendais rien, et j’eus peur comme on a peur dans le noir total dans un endroit inconnu. Puis je criai par peur : « Je veux de la lumière ! ». Puis un minuscule point apparut au loin, comme lorsque l’on regarde une étoile du ciel. De ce point vint un rayon de lumière, mince et s’ouvrant de plus en plus devant moi d’une lumière blanche immaculée, pure et brillante d'une énergie dans laquelle je sentis un amour inconditionnel et sans limites . Cette lumière parvint jusqu’à moi et m’enveloppa juste assez pour que je puisse «avancer» dans cette lumière. J’avançai non pas en marchant, mais me sentant comme attiré dans cette lumière, et seule ma volonté me faisait avancer. J’entendis des voix parlant au loin, puis je vis un groupe de personnes toutes vêtues de blanc ( de longues toges ) et ils parlaient de moi, je le savais, mais je ne pouvais distinguer ce qu’ils disaient. Moi je continuais à avancer dans cette lumière ET JE SAVAIS QUE JE QUITTAIS LA VIE me dirigeant dans cette lumière vers ce qu'on pourrait appeler "le Ciel". Puis une de ces personnes leva le bras et la main dans un signe d’arrêt et me dit : «où vas-tu ?» Je répondis : "Je vais vers le ciel, je ne peux vivre sur terre, j’en suis incapable, ma souffrance est trop grande que je ne peux la supporter davantage". La personne me répondit : « Arrête, tu ne peux avancer dans cette lumière, tu vas tout souiller, TU T’ES SUICIDÉ ! « Puis cette personne parla aux autres encore et me dit : « Tu vas retourner dans ton corps et aller remplir ta "mission" . Je répondis : "Seul, je ne le pourrai pas, j’en suis incapable".  La personne me dit : "Nous allons t'aider". Puis je me sentis «poussé» de force vers mon corps. Je me suis assis  "carré" dans mon lit et l’infirmière me regardait. Je lui ai dit : " J’AI VU DIEU !" Puis je retombai dans un sommeil profond et je m’éveillai le lendemain matin. 
      Le lendemain je demandai à l’infirmière si elle avait entendu que je lui demandais de l’eau à boire ? Elle me répondit : « Tu n'as jamais dit un mot, tu étais dans le coma et nous avons failli te perdre. Tu t'es levé et tu as dit "j'ai vu Dieu !" . Je n'aime pas quand ces choses arrivent, car cela me donne la chair de poule" ( dit-elle à une autre infirmière ) Plus tard je rencontrai le médecin ( une femme) et j’étais fâché qu’elle ne m’ait pas laissé mourir. Elle me dit : « C’est dommage, vous savez que je vous ai sauvé la vie ! »
 

     Puis après je retournai chez-moi et s’ensuivirent d’autres rechutes et l'idée suicidaire réapparut dans mon esprit comme la seule solution possible à ce problème qui me semblait insoluble. Puis un soir d’été 1986 je me couchai comme à l’habitude mais sans avoir consommé depuis quelques jours. Je m’éveillai et me retournai et je me vis couché sur le ventre, dans le lit.  Je voyais la pièce de la même manière qu’à l’habitude et tout était réel, pas comme dans un rêve où tout est intangible, illogique, un peu flou. Ici tout était normal et je compris que j'étais sorti de mon corps.(...) Puis je me retournai et je regardai dans le coin de la pièce. Je vis apparaître un tout petit point de lumière mais NOIR ( si il vous est possible de concevoir l’idée  d’une lumière NOIRE ) et comme à l’hôpital ( de la même manière et selon le même principe) ce point s’agrandit jusqu’à devenir une petite masse, mélange de matière à l’apparence un peu visqueuse et d’un nuage gazeux.
     Puis dans cette masse une forme imprécise un visage se dessina et plus je regardais cette chose se former plus un visage «humain» apparaissait jusqu’à ce que ce visage qui m’apparut fut LE MIEN. Ce visage «brillait» d ‘une lumière noire dont des rayons s’échappaient mais je sentais une énergie « négative» s’en dégager. Puis ce visage me dit : « VIENS AVEC MOI, NOUS ALLONS PLEURER ENSEMBLE POUR L’ÉTERNITÉ, NOUS POURRONS SOULAGER NOTRE SOUFFRANCE AINSI. (Je dois dire ici qu’aucune parole ne fut échangée et que j’exprime ici en mots ce qui se communiquait uniquement par la pensée durant cette expérience. Comme une idée « tout d'un bloc » qui entre dans votre pensée et qui «sans explications» nécessaires est comprise ainsi instantanément, de même pour envoyer la réponse).

      Je sentais une énergie négative se dégageant de cette entité et je me méfiais d’elle, puis je sentais qu’elle voulait me «tromper». Elle voulait m’attirer à elle pour se soulager de sa propre souffrance ( que désire t-on le plus lorsque l’on est triste ? une personne pour «partager» cette tristesse ).Je sentais que si je disais "oui" à cette entité et que j’acceptais d’aller avec elle, c’est dans la mort que je décidais d’aller et que j’avais un choix à faire : DÉCIDER DE VIVRE OU  DE MOURIR.. Puis je vis comme un fleuve où "nageaien", où "flottaient" toutes sortes d’autres entités qui toutes souffraient, pleuraient. Toutes les pensées les plus bestiales, délirantes ou informes se matérialisaient et formaient un fleuve dans lequel baignaient ces âmes perdues. Mon Dieu, cela était intolérable, insupportable.
     ET JE COMPRIS QUE LE SUICIDE N’EST PAS UNE «SOLUTION» CAR LORSQUE L’ON SE SUICIDE ON DEMEURE DANS LE MÊME ÉTAT QUE L’ON EST LORS DE SA MORT ET QUE L’ON EST, POUR UN TEMPS INDÉTERMINÉ ET DE DIEU SEUL CONNU, CONDAMNÉ À «ERRER» DANS CE BAS ASTRAL AVEC CES AUTRES ENTITÉS ET QUE NOTRE SOUFFRANCE DEVIENT AINSI PEUT-ÊTRE ÉTERNELLE ( AU BON VOULOIR DE DIEU LUI-MÊME). 
       LE SUICIDE EST UN «PIÈGE» PUISQU’IL NE RÈGLE RIEN ET QUE MÊME IL EMPIRE LES CHOSES CAR CET ÉTAT DEVIENT PERPÉTUEL. LE SUICIDE EST LE PLUS GRAND PÉCHÉ CONTRE DIEU CAR C’EST RENIER LA VIE ELLE-MÊME ET RENIER DIEU LUI-MÊME !

     Je compris tout cela et je crois que ce que j'ai vu pourrait être ce que l’on nomme «l'enfer » ! 
Et en mon âme et onscience je ne pus accepter cela et au fond de mon âmeje désirais vivre, alors je dis "non"à cette entité, et cela suffit à la repousser. Elle se dématérialisa et disparut dans son nuage noir et visqueux.

     Alors une lumière venant du haut me pénétra par le haut de la tête et descendit en moi. A mesure qu’elle descendait, tout mon corps ( "astral" ) se détendait complètement et lorsque cette lumière atteignit le niveau du cœur, je sentis comme une explosion D’AMOUR PUR, INCONDITIONNEL, UN AMOUR CONCENTRÉ, et je me sentis baignant dans cet amour. Puis comme une main énorme venant d’en haut me pénétra par le haut de la tête et cette main se frayait un chemin parmi mes idées, mes émotions, mes sentiments, tassant des choses, en écartant d’autres, elle cherchait quelque chose de «précis». Je me sentais envahi par quelque chose de totalement inconnu, et j’étais totalement impuissant, alors j’ai eu peur et je me sentis comme un peu «violé» dans mon intimité non physique mais en mon âme et je demandai : «QUI ÊTES-VOUS « et une voix me répondit : « JE SUIS LE SAINT-ESPRIT, JE SUIS UNE FORCE D’AMOUR, JE CONTRÔLE TOUTES TES FONCTIONS ESSENTIELLES, TU N’A RIEN À CRAINDRE». Je sentais que cette force «fouillait» dans mon âme et je demandai alors : « QUE FAITES-VOUS ? « La voix me répondit : « JE VAIS T’ENLEVER TA SOUFFRANCE, TU N’EN AURAS PLUS BESOIN. Puis je sentis cette main saisir quelque chose en moi et le jeter au loin. La lumière disparut et je restai là, pantois, et après ce qui venait de se passer je pris peur ne sachant ce qui pourrait m’arriver encore. Le désir de réintégrer mon corps se fit impérieux et je cédai un peu à la panique. J’eus comme l’impression de «courir», de me "lancer"  dans mon corps, peu importe ce qui arriverait. Juste avant de réintégrer mon corps, j’étais comme à demi entre mon corps et à l’extérieur, je sentis à ce moment comme un déclic au niveau des reins et un craquement au niveau de la nuque et une main invisible me guidait dans mon corps. Mais je dus réintégrer mon corps beaucoup trop rapidement.

Je me retrouvai sur le ventre dans mon lit comme paralysé ( sans force pour me relever sur mes bras), ne sachant plus où j’étais, quel était mon nom ni qui j’étais. Je n’avais plus d’idées, puis mes forces me revinrent peu à peu et je pus me lever sur mes bras et me retourner sur le dos dans mon lit. Puis je sentis TOUTES mes idées comme contenues dans un «bloc» revenir en moi et ce fut comme si j'avais reçu un bloc de ciment sur la poitrine, le choc fut terrible. Puis peu à peu mes idées me revinrent ; j’étais «rempli» d’une énergie, d’une force tellement intense que j’aurais pu courir des milles pour la dépenser, mais physiquement mes forces m’en empêchaient et je dus me tenir après les murs pour aller m’asseoir sur une chaise. Tous mes membres tremblaient et intérieurement j’étais survolté d’une immense énergie tellement que je restai longtemps assis à attendre que cette énergie se dissipe. 
     Je savais qu'il venait de se passer quelque chose qui dépassait ma compréhension et je dois dire que plus jamais je n'éprouvai le goût de consommer quelque drogue que ce soit après cela. Ce que la "main de Dieu" m'avait enlevé de l'âme, ma souffrance, était à jamais partie de moi. Cela changea ma vie entière et peu après je rencontrai l'âme soeur, cette femme que j'aime et qui est encore avec moi aujourd'hui, dont la rencontre des plus fortuites ne peut être que le dessein de Dieu.

 Depuis maintenant 15 ans, je n’ai plus éprouvé le goût de consommer et j’ai compris que la «MISSION» qui m’était confiée était D’AIDER LES GENS QUI VIVENT COMME MOI L’ENFER DE LA DROGUE ET DE PARTAGER MON EXPÉRIENCE AFIN D’INFORMER SUR LA RÉALITÉ DU SUICIDE, LES GENS QUI CROIENT AVOIR TROUVÉ UNE SOLUTION À LEUR SOUFFRANCE DE CETTE FAÇON, ET AUSSI DE PROPAGER MON EXPÉRIENCE AFIN DE DIRE AUX GENS QUE DIEU EXISTE ET QUE LA MORT N’EST LA FIN DE RIEN, QUE QUELQUE CHOSE EXISTE AU-DELÀ DE LA MORT, QUE NOUS AVONS TOUS ET TOUTES UNE «MISSION» TRÈS IMPORTANTE À REMPLIR DANS CETTE VIE.



Auteur : Daniel TREMBLAY

Publié dans TEMOIGNAGES

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